Rives de Seine, un Eco-quartier sans concertation des habitants ?

Hier soir, le promoteur Cogedim Altarea a présenté son projet d'aménagement sur le site de l'ancienne papeterie. Le directeur et l'architecte le présentent comme un Eco-Quartier. Or il n'y a pas eu de concertation des habitants, ce qui est dommageable pour "Mettre en œuvre une qualité architecturale et urbaine qui concilie intensité et qualité de vie" un des principes fondamentaux pour réussir ce type d'opération. Une erreur de la municipalité qui n'agit pas en transparence ? Les habitants ayant pris connaissance de cette opération à travers des publicités et du mailing publicitaire.

En savoir plus sur un Eco-Quartier, sa mise en oeuvre et ses principes démocratiques, une volonté de bien construire avec la participation de tous, pour tous et non pas que pour la politique d'un élu ou deux : http://www.logement.gouv.fr/les-ecoquartiers

Pourquoi si peu d'habitants sont venus à cette présentation ? Sans doute la fatigue qu'ils éprouvent à devoir toujours se battre pour se faire entendre lorsqu'ils relèvent des erreurs qui peuvent entraîner de graves dommages sur la personne et leur environnement. Sans compter les procédures qui en découlent parfois lourdes de conséquences sur le moral des citoyens et ce manque de respect des élus envers leur administrés. Pour mémoire, les nombreux permis irréguliers, les diverses affaires judiciaires etc...

"Le désintérêt pour les projets vient de là, aucune démocratie. Les habitants ont l'habitude de dire que cela ne sert à rien, ils ne nous écoutent jamais, ils font tout dans leur coin et après il y a des problèmes insolubles." 

"Il y a un manque d'information sur les outils pour construire la ville et nos quartiers, nous sommes souvent désarmés et nos vies privés et professionnelles ne permettent souvent pas de nous investir correctement et efficacement. Faute de transparence, rien n'est facilité pour que nous puissions participer."

L'opération d'aménagement présentée : 330 logements et une école primaire sur les terrains de l'usine de transformation de vieux papiers, 8 bâtiments seront construits, une résidence pour des élèves de l'école de police, une crèche et quelques commerces.

L'aspect pastiche haussmannien et une fausse idée du vernaculaire dit maritime sont au détriment d'une qualité architecturale et de vie. Cela n'encourage pas les nouvelles générations à entreprendre, à innover et à avancer vers le progrès.

Les habitants ont appris que le permis avait été déposé et qu'il y aurait bien cette fois-ci une enquête publique concernant l'étude d'impact environnementale courant 1er semestre 2017. 

A défaut de concertation avec les habitants qui normalement se déroule avant que les permis de construire soient déposés, ils pourront participer à cette enquête en venant y inscrire leurs observations et leurs contre-propositions. 

Les observations du promoteur :

Le site est trés pollué avec notamment des poches d’hydrocarbures, une attention particulière sera portée sur sa dépollution et l'excavation des terres. De la même manière, les espaces paysagers comprendront une centaine d'arbres, ce qui restera à vérifier, notamment avec les essences locales qui pourront être proposées par les habitants si elles ne le sont pas.

"Les peupliers sur les berges ne sont pas conseillés, cela ne se fait plus aujourd'hui et heureusement. De la même manière qu'un chemin au bord de la darse privée n'est pas une protection, nous recevons suffisamment les déchets de la ville et les incivilités des gens qui viennent parfois sans autorisation. Aucune servitude de passage n'a été mentionnée pour les propriétaires de la darse, ni même de clôture comme c'est le cas sur les copropriétés voisines ".

Ils travailleraient cette fois-ci avec les services de l'Etat pour mener à bien ce projet, les alertes des habitants ont donc porter leurs fruits, c'est une bonne chose pour redonner un peu d'espoir aux citoyens et obtenir le respect de la réglementation.

Les observations des riverains lors de cette présentation :
Le futur quartier est dense, les riverains ont relevé les problèmes existants de stationnement et de circulation que le projet ne semble pas absorber. Une étude par un bureau d'étude sur la circulation a été faite, elle sera dans le dossier de l'étude d'impact pour l'enquête publique. 
Nota : en savoir plus sur l'utilité de modifier nos comportements en terme de mobilité.
Quelques commerces, les riverains ont relevé qu'ils seraient trop peu nombreux : un commerce de proximité au rond point et un commerce au centre. Pourquoi pas un restaurant pour faire vivre ce quartier ? Y aura t il une salle pour les associations du quartier ?
Une crèche et une école primaire, les riverains ont relevés que l'école ne sera pas construite avant longtemps et sans doute bien après l'édification du quartier, ils ont des doutes sur sa capacité. (cf les problèmes du Clos de la Régale, le projet d'école a eu beaucoup de retard, la mairie dit vouloir anticiper et ne pas refaire cette erreur.) La réserve foncière sera créée mais est ce qu'une étude de faisabilité sérieuse a été faite ?
"Nous connaissons les déboires de la commune sur l'extension Groupe scolaire Paul-Langevin qui n'était pas en règle avec le PPRI (Plan prévention des risques d'inondations). Les élus confondent tout et ils ont fait croire que "c'était la faute de l'architecte qui ne savait pas que c'était une ZAC" comme nous avons pu l'entendre en conseil municipal. Mais un programme, cela se fait en amont avec des études de faisabilités techniques et financières ! Ce premier marché semblait bien être une erreur de procédure au vu des contraintes techniques et réglementaires, un projet sous-évalué au regard de la loi MOP[1] mais pourquoi ?"

Une chose qui n'a pas été évoquée lors de cette réunion, la gestion des inondations... 

En savoir plus : Risque inondation dans le Grand Paris : la résilience est-elle un concept opératoire ?

"Accompagner le développement de votre quartier ?! Où est la concertation ? N'est ce pas l'un des principes de l'Eco Quartier ? Faire croire que... alors que tout est conçu, c'est bien à leurs risques et périls de déposer un permis de construire... l'architecture du projet est monstrueusement obsolète et non résiliente. Comment font ils pour gérer les risques liés aux grandes crues ?"

Schéma du projet d'aménagement relevé lors de la réunion du 29 novembre 2016.

[1] Extrait de "Comment éviter d’organiser un concours"
Rédigé par Christine DESMOULINS
Publié le 28/03/2013

Le marché semble déployer des trésors d'imagination pour détourner la construction publique des règles établies pour garantir sa qualité. L'utilisation abusive d'autres formes de procédure d'accès à la commande, comme les marchés à procédure adaptée (Mapa), témoigne de ce type de dérive. Heureusement, les architectes peuvent saisir la Commission des marchés publics du CROAIF. Nous avons demandé à Lionel Carli, président de l'Ordre national, ce qu'il pensait de ces dérives.
DA : En revanche, les marchés à procédure adaptée (Mapa) vous inquiètent…

LC : La crise entraîne un effondrement des concours. Il y a de plus en plus de Mapa et de consultations en conception-réalisation. Les partenariats public-privé semblent quant à eux avoir « un petit coup dans l'aile ». L'État commence enfin à reconnaître le coût économique délirant de ces procédures et à se poser réellement la question d'en poursuivre le développement.
Si le montant d'un marché de maîtrise d'œuvre ne dépasse pas 200 000 euros, le concours n'est pas obligatoire et les maîtres d'ouvrage peuvent recourir à des Mapa. Depuis cinq ou six ans, on assiste à un développement important de ce type de procédures, ce qui est très inquiétant au vu des effets pervers qu'elles peuvent induire.

DA : Quels sont ces effets pervers ?
LC : Certains maîtres d'ouvrage détournent la loi en annonçant un marché de travaux à la limite du seuil pour traiter en Mapa, alors que le coût réel du projet devrait dépasser le seuil où le concours et une rémunération du maître d'œuvre sont obligatoires. La MIQCP devrait se mobiliser davantage sur ce sujet afin d'inciter les maîtres d'ouvrage à recourir aux concours, même en dessous des seuils, ou à limiter les remises de prestations en Mapa car leurs effets pervers coûtent très cher à la profession.

L'article complet sur :



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