Risques Retrait-gonflement des argiles, un PPR dans l'Essonne ?

Les dommages rencontrés suite aux retraits gonflements des argiles coûtent trés cher comme le rappel "Le Moniteur" dans son article du 20 juillet 2016 annonçant l'installation d'une station de mesure près d’Orléans. Sur Vigneux sur Seine [1], les zones concernées par ces aléas se situent au sud de la commune entre le Parc du château de Rouvres et le clos de la Régale. Le phénomène est simple, l'argile se rétracte en perdant de l'eau entraînant des désordres sur les constructions, les mouvements les plus importants sont donc observés en période sèche. La tranche la plus superficielle de sol, sur 1 à 2 m de profondeur, est alors soumise à l’évaporation.
Afin de tenter de diminuer à l’avenir le nombre de sinistres causés par le phénomène de retrait-gonflement des argiles, il importe de cartographier l’aléa associé, ce qui revient à délimiter les secteurs a priori sensibles, pour y diffuser certaines règles de prévention à respecter. Le BRGM a ainsi élaboré le site internet www.argiles.fr, librement accessible et destiné à l’affichage des cartes d’aléa au fur et à mesure de leur publication. 

Carte des aléas 

En Essonne, un plan de prévention était à l'étude en 2003 et 2007


Le département de l'Essonne a été particulièrement touché par cet aléa, puisque 94 communes, soit 48% des 196 communes que compte le département, ont été reconnues en état de catastrophe naturelle [2] à ce titre pour des périodes s'étalant de janvier 1989 à décembre 1998. L'Essonne est d'ailleurs le quatrième des départements français les plus sinistrés (en terme de coût cumulé d'indemnisation pour des sinistres sécheresse, d'après les données de la Caisse Centrale de Réassurance) et avait fait l'objet d'une cartographie départementale de l'aléa retrait-gonflement réalisée par le BRGM (rapport RP-50376-FR, septembre 2000). 


Le département de l'Essonne a été particulièrement touché par ces tassements différentiels des argiles puisque sur les 196 communes que compte le département, 96 ( soit 48,9% d'entre elles), ont été reconnues au moins une fois en état de catastrophe naturelle [2] pour ce phénomène au 31 juillet 2007, et ceci pour les périodes comprises entre janvier 1989 et septembre 2003. Un inventaire non exhaustif réalisé par le BRGM en vue d'actualiser la cartographie de l'aléa retrait-gonflement des argiles dans le département (rapport BRGM RP-55526-FR, juin 2007) a permis de recenser et localiser 3 385 sinistres déclarés. 

A l’instar du Plan de Prévention des Risques [3] d'Inondations (PPRI), il permettrait de réglementer les aménagements et les constructions sur ces zones à risques comme c'est le cas dans le Tarn (En septembre 2003, le Préfet du Tarn a prescrit un PPR pour ce phénomène connu dans le département et qui a déjà fait de nombreux dégâts aux biens immobiliers) ou encore dans les Bouches du Rhône avec en ce moment le projet en concertation avec la population :



[1] Une partie de la commune, le plateau de Rouvres et le long du ru d’Oly, est soumise à des aléas forts en ce qui concerne le retrait et le gonflement des argiles. En effet, depuis 2003, trois arrêtés de reconnaissance de catastrophe naturelle concernant des « mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols » ont été prit sur la commune.

[2] Les demandes de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle sont examinées pour les dommages causés par les mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols et publiées sur Légifrance sous la forme d'un arrêté, exemple :

Arrêté du 23 juillet 2015 portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle - Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2014 : Commune d'Ollainville.

[3] L'outil PPR s'insère dans le cadre de la loi du 22 juillet 1987 relative à l'organisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contre l'incendie et à la prévention des risques majeurs. L'élaboration d'un PPR relève de la compétence de l'État. Elle est décidée par le Préfet.


Retrait-gonflement des argiles : une station de mesure installée près d’Orléans
Le Bureau de recherches géologiques et minières a décidé de mesurer ce phénomène de variations de volume des sols argileux lors des passages de l’état humide à l’état de sécheresse, très dommageable pour les habitations, dans une zone similaire d’un point de vue climatique et géologique à la région parisienne, particulièrement touchée. 
En contexte humide, un sol argileux se présente comme souple et malléable tandis que ce même sol desséché sera dur et cassant, avec une variation de volume qui induit de sérieux dégâts sur l’habitat. Ce phénomène, que l’on retrouve dans les zones situées dans les bassins sédimentaires (bassin parisien, aquitain ou rhodanien essentiellement) est nommé « retrait-gonflement des argiles ». Et il coûte cher. Entre 1990 et 2013, ce sont 6 milliards d’euros qui ont été distribués par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles en France, le « Cat Nat », ce qui fait du « retrait-gonflement », le deuxième phénomène le plus indemnisé derrière les inondations. 
Pour suivre le phénomène et nourrir ses travaux de simulation numérique et de cartographie, le Bureau de recherches géologiques et minières, organisme public placé sous la tutelle des ministères de la Recherche, l’Environnement, et de l’Économie, a déplacé son site expérimental de Mormoiron (Vaucluse) où il résidait depuis 2005, pour la commune de Chagny) à 12 km d’Orléans. Après les sols soumis à un climat méditerranéen dans le cadre du projet Argic (Analyse du retrait-gonflement et de ses incidences sur les constructions), c’est donc une zone très similaire d’un point de vue climatique et géologique à la région parisienne, particulièrement touchée par le phénomène, qui va être étudiée. 
La station, dont les premières mesures sont en cours, est équipée d’un pluviomètre, d’un capteur d’ensoleillement et d’un capteur d’humidité de l’air pour la mesure des paramètres météorologiques. Outillage complété par dix sondes d’humidité plongées à 1,20 m de profondeur, au milieu de la couche argileuse étudiée. Cette couche se situe en effet entre 0,80 m et 1,60 m, sur une couche de craie. Deux extensomètres, permettant de mesurer les mouvements verticaux dans ce sol argileux, viendront compléter le dispositif.
Les résultats nourriront les travaux de recherche sur les méthodes de cartographie des argiles gonflantes, et sur l’évolution de l’aléa notamment en lien avec le changement climatique. L’année 2003, dont la canicule pourrait devenir la norme d’ici 2100, a été l’année la plus coûteuse en termes d’indemnisation du risque. 
Source Le MoniteurA.P. - LE MONITEUR.FR 
Retrait-gonflement des argiles : une station de mesure installée près d’Orléans

Parc du château de Rouvres - Les argiles en zone humide





Posts les plus consultés de ce blog

Marche de protestation Pas ce pont ! Attention au port industriel ! samedi 30 septembre Athis-Ablon > Vigneux < Montgeron

Non, le permis de Cogedim n'est ni gelé, ni annulé...