La Bataille juridique pour éviter la destruction du bâtiment de la CPAM de Vigneux construit par l'architecte Paul Chemetov se poursuit

Le 25/02/2016

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le 17 février 2016 l’Agence France Presse diffusait une information relative au jugement du 14 janvier 2016 du Tribunal de Grande Instance de PARIS refusant d’interdire la démolition du bâtiment de la CPAM de VIGNEUX SUR SEINE construit dans les années 1970 par Paul CHEMETOV.

Il convient de préciser que Paul CHEMETOV a fait appel de ce jugement qui n’est donc pas définitif.

De ce fait, la société France Pierre 2 a interdiction de procéder à la démolition de l’immeuble de la CPAM jusqu’à ce que la Cour d’appel de PARIS statue sur l’appel de Paul CHEMETOV, et ce en application d’une ordonnance de référé rendue le 8 septembre 2015 dans cette affaire.

Ainsi, la bataille juridique menée par Paul CHEMETOV se poursuit.

Par ailleurs, il peut être fait état des derniers éléments factuels suivants :

- Le 5 février 2016, un représentant du Ministère de la Culture et de la Direction régionale des actions culturelles se rendaient à Vigneux-sur-Seine pour visiter le bâtiment et rencontrer le délégué à la rénovation urbaine de la ville. Le Ministère de la Culture a fait une demande expresse pour qu’un représentant de la mairie rencontre Paul CHEMETOV pour trouver une issue amiable à cette situation.

- Le 9 février 2016, Fleur Pellerin alors ministre de la Culture et de la Communication écrivait à François de Mazières, député des Yvelines maire de Versailles, qui s’était ému du sort des «Briques Rouges» et de la CPAM de Vigneux-sur-Seine. ¹

« La mairie de Vigneux-sur-Seine a délivré le 18 juin 2015, au bénéfice de France-Pierre 2, un permis de démolir sur le bâtiment de la Caisse primaire d’assurance maladie de Paul Chemetov construit en 1972. Le site comporte également un ensemble de 273 logements HLM, dit des « Briques Rouges, édifié de 1964-1967 et labellisé « Patrimoine du XXe siècle » en 2008, mais qui n’est pas inclus dans le permis de démolir. Le bâtiment des « Briques Rouges » n’étant pas situé en espace protégé, les services déconcentrés du ministère de la Culture et de la Communication n’ont pas été informés ni consultés sur le permis de démolir. (…) Dès que mes services ont été alertés de la menace qui pesait sur l’œuvre de Paul Chemetov, la direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France a engagé une réflexion avec le maire de Vigneux-sur-Seine pour orienter les projets urbains de la ville vers une meilleure prise en compte du bâtiment. Une réunion s’est tenue en mairie le 20 novembre 2015 avec le chef du service territorial de l’architecture de l’Essonne et le conservateur régional des monuments historiques pour défendre cette position. (…) Comme vous le savez je suis particulièrement sensible à la reconnaissance et à la préservation du patrimoine du XX et XXIe siècles et c’est pourquoi j’ai souhaité inclure, dans le projet de loi relatif a la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine un article concernant le «Label patrimoine XXe siècle», afin de lui donner une existence au niveau législatif. Cette mesure vise à assurer l’instauration d’un dialogue en amont, pour prendre en compte l’intérêt patrimonial et architectural des édifices labellisés.»

Une menace plus large pèse sur l’ensemble des Briques Rouges, labellisé patrimoine du XXe siècle en 2008. Un protocole de préfiguration des projets de renouvellement urbain de la communauté d’agglomérations de Sénart Val de Seine daté du 20 décembre 2015, projette la démolition partielle des Briques Rouge à savoir : la CPAM, le monument aux morts, le foyer des vieux, le centre commercial et un bâtiment d’habitation.

Néanmoins, cet ensemble peut s’adapter aux besoins actuels tout en respectant l’architecture et la protection qui s’y rattache.

Tel est l’enjeu de cette affaire.


L’architecte Paul Chemetov écrit à Agnès Vince

Vigneux : l’architecte Paul Chemetov contre-attaque 


Les enjeux :

Local : Préserver l'intégrité d'un quartier "vivant" n'en déplaise à certains : son architecture et sa population avec une réhabilitation fine et adaptée. Insérant parcimonieusement de nouveaux habitants invités à y habiter et à y vivre.
Le droit à l'architecture pour tous : http://manifeste.architectes.org/pdf/Manifeste-2011.pdf
National : le projet de loi relatif à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine avec le «Label patrimoine XXe siècle» et l'objectif : assurer l’instauration d’un dialogue en amont, pour prendre en compte l’intérêt patrimonial et architectural des édifices labellisés.
-----------------------
En exemple à Roubaix : À partir de l’étude d’une table de quartier à Roubaix, cet article revient sur la façon discrète mais efficace avec laquelle les institutions, et en particulier les élus municipaux, tentent de contrecarrer l’organisation collective d’habitants mobilisés autour d’un projet de rénovation urbaine. Alors que les quartiers populaires sont souvent qualifiés de déserts politiques, cette expérience montre qu’il n’en est rien, mais que tout est fait pour empêcher la structuration de contre-pouvoirs à l’échelle locale. http://www.metropolitiques.eu/Une-repression-a-bas-bruit-Comment.html
-----------------------

Manifeste pour le droit à l'Architecture 


Parce que la terre est la première émotion esthétique,
Parce que la ville est source d’épanouissement culturel,
Parce qu’avoir un toit est la première dignité,
La création architecturale est d’intérêt public. 

Parce qu’il faut que l’intérêt général préside à l’aménagement de l’espace,
Parce qu’il faut, pour nos concitoyens, donner un sens à leur territoire,
Parce qu’il faut des métropoles solidaires et respectueuses de l’environnement,
Parce qu’il faut ménager le territoire, préserver les zones fragiles, le littoral, et protéger la biodiversité,
Parce qu’il faut faire vivre les franges urbaines sans les satelliser,
Parce qu’il faut accorder la même attention à tous les territoires,
Parce qu’il faut développer une poétique de la ville à l’échelle métropolitaine,
La création architecturale est d’intérêt public. 

Parce que les villes doivent réconcilier au lieu de diviser,
Parce que les lieux de diversité sociale enracinent les valeurs de la République,
Parce que la réhabilitation des quartiers est préférable à leur destruction violente,
Parce que seule une forte implication des services publics peut aider les quartiers en difficulté,
Parce que nos villes doivent offrir la possibilité d’un habitat adapté aux besoins et ressources de chacun tout au long de la vie,
Parce qu’il faut rendre la densité désirable en conciliant les aspirations de nos concitoyens avec les exigences sociales,
Parce que les valeurs du développement durable engagent une architecture responsable,
Parce que les villes doivent être la fierté de leurs habitants,
La création architecturale est d’intérêt public. 

Parce que le logement tisse le lien social,
Parce que l’accessibilité du logement est essentielle à son usage,
Parce que l’esthétique de l’habitat est un droit pour tous,
Parce qu’il faut donner une deuxième vie aux lotissements existants,
Parce que le logement doit être un lieu de créativité et d’innovation pour chacun,
La création architecturale est d’intérêt public. 

Parce que l’étalement urbain gangrène le territoire,
Parce que les aménageurs publics abandonnent leur responsabilité à la promotion privée,
Parce que la spéculation foncière est un fléau,
Parce que les règlements prennent le pas sur le projet,
Parce que la place de la conception se réduit comme peau de chagrin,
L’architecture est en danger.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Marche de protestation Pas ce pont ! Attention au port industriel ! samedi 30 septembre Athis-Ablon > Vigneux < Montgeron

Non, le permis de Cogedim n'est ni gelé, ni annulé...