A la Mémoire des Mal-logés : le Quartier de la patte d'Oie dit "Briques Rouges" 1962


Ce quartier doit être préservé pour de nombreuses raisons, Patrimoine architectural labellisé du XXème en mémoire aux mal-logés des années 60/70 et pour respecter les habitants qui y vivent, le Monument en l'honneur de la Résistance, le foyer des vieux, le centre commercial etc… Une réhabilitation fine afin d’y inviter de nouveaux habitants à y vivre, à y habiter, un renouveau sans détruire la mémoire de ce lieu de vie.

L’histoire…
En 1960 la municipalité de Vigneux confie à Paul Chemetov la réalisation d’un ensemble de 213 logements au lieu-dit la Patte d’Oie, sur un terrain de 26 970 m2 situé dans l’angle formé par l’avenue Barbusse et la rue Charon, site prévu pour le nouveau centre administratif communal. L’opération fait suite aux nombreuses demandes de logement exprimées en mairie par les mal-logés de Vigneux (256 ménages en septembre 1960). 
La municipalité se voyant refuser l’autorisation de créer un office municipal d’HLM, qui lui aurait donné les moyens nécessaires à l’achat des terrains sur lesquels est implanté le grand ensemble de la Croix-Blanche, met au point et réalise avec l’Office départemental d’HLM de Seine-et-Oise, sur un terrain lui appartenant, ce programme HLM dont 70% des logements sont réservés aux habitants de Vigneux (la commune présentant des candidats pour 50 % des logements et l’Office en attribuant 20% supplémentaires à des candidats de Vigneux). Le contrat passé avec les d’architectes d’opération date du 15 décembre 1960. A la demande du maire de Vigneux, le programme initial de 213 logements est augmenté de 60 logements en 1962. Les pouvoirs publics qui privilégient le projet de construction de 2600 logements par la Société immobilière d’économie mixte de la Ville de Paris (SIEMP) , rejettent dans un premier temps la demande d’accord préalable, mais le permis de construire des 5 immeubles de la première tranche est accordé le 10 juillet 1962, celui de la deuxième tranche (2 immeubles) le 29 juin 1964. La réalisation de la voirie générale, de l’assainissement et des espaces verts est confiée à la SIEMP, responsable de l’aménagement général du grand ensemble de la Croix-Blanche dont le périmètre englobe le terrain de la Patte d’Oie. Les travaux de gros-oeuvre de la première tranche sont adjugés le 22 janvier 1963 à l’entreprise Vonrufs et Latard, 37, rue du Sahel à Paris, qui réalise aussi l’extension de 60 logements.

Inventaire général du patrimoine culturel

Photographie aérienne (Géoportail /2014), en rouge les éléments que la mairie veut détruire dans un projet de 2013.
Les bâtiments d'habitation sont des HLM de catégorie B gérés par le bailleur social Opievoy qui cherche actuellement un repreneur depuis le changement de présidence en 2015 : Pierre Bédier (LR) qui succéda à Jérôme Guedj, l'ancien président (PS) du conseil général de l'Essonne.

Les appartements se répartissent en logements de 2, 3, 4 et 5 pièces. Les cinq immeubles de la 1ère tranche (A-E) comportent 3 étages (bâtiments A et D) , 4 (B et E) et 9 étages (bâtiment C).

Photographie panoramique depuis les hauteurs de Montgeron - en cours -

Bâtiments A, B, D, E

Ces bâtiments seront à réhabiliter, ils ont subi une première réhabilitation qui a endommagé les façades.

Bâtiment C, le R+9

Ce bâtiment qui semble poser des problèmes de sécurité avec un "turn over" relaté par le délégué chargé du renouvellement urbain..., or ils s'avèrent que ces problèmes ne peuvent être réglés uniquement par une destruction, c'est un problème de culture sociale & politique et non de configuration architecturale et urbaine. "La corruption étant un problème plus grave qui elle-même contribue à conserver ses "soi-disant" réseaux en place. Une bourde des politiques qui espèrent contrôler des quartiers et/ou juste pour se maintenir eux-même en place agissant de bienveillance envers leurs concitoyens ?"

Le rez de chaussée de l'immeuble était entièrement libre et ouvert en 1962, il fut fermé lors d'une réhabilitation qui a endommagé notamment les fresques dû au peintre Paul Foujino.

Le Centre commercial 

Les propriétaires sont privés, il serait à réhabiliter pour retrouver une fonctionnalité et l'intégrer au renouvellement urbain ? Ce centre est composé de trois éléments :
L'ensemble se compose de boutiques en rez-de-chaussée (une seule comporte un étage) reliées entre elles par une circulation abritée. Elles possèdent en sous-sol des réserves accessibles par le magasin lui-même et par une rampe d'accès extérieure empruntée par les véhicules de livraison. En sous-sol un parking abrite les voitures des commerçants. Au nombre de 9 (anciennement un cabinet médical de 170 m2 installé en étage) , les commerces occupent une surface de 961 m2 (et 860 m2, 80 m2 en sous-sol). Deux sont à structure métallique, le supermarché et anciennement un fleuriste devenu restaurant. Les autres ont des murs porteurs en béton armé et une dalle-terrasse également en béton armé, revêtue d'une couche de terre de 30 cm pour accueillir des plantations. L'ensemble des façades est vitré, seuls quelques panneaux sont opaques et forment l'enseigne des commerces.

Le foyer des vieux

Un autre édifice qui serait à réhabiliter, il s'agit de l'un des rares espaces mis à disposition des habitants de cette commune de 30 000 habitants...


La CPAM

L'Objet de toutes les attentions, un édifice posé solidement sur son socle qui pourrait si les services de la CPAM quitte vraiment ce site, retrouver une fonctionnalité avec un véritable espace citoyen : une crèche, un espace associatif etc... Une vitrine pour les habitants de cette commune de 30 000 habitants.

Cette parcelle 241 avec son édifice vendu par la CPAM à France Pierre 2 avant ou après la vente de la parcelle 240 appartenant au domaine public de la commune : un espace ouvert au public, espace de respiration et de promenade arborée pour ses habitants.


Le Monument en l'honneur de la résistance

La mairie pensait pouvoir le détruire, fort de l'appel des résistants et des anciens combattants, une proposition finalement envisagerait de le déplacer. Or c'est une opération très coûteuse financièrement et éthiquement, un monument « se remémorer » «tombeau» ne peut se déplacer ainsi, avec sa masse de béton et le poids de la mémoire d'un lieu. Ce monument est inscrit à l'Inventaire général du patrimoine culturel, le sculpteur est Jean-Pierre Demarchi : 
"Je souhaite que ces créations gratuites favorisent la création du monde imaginaire et mystérieux dont chacun espère inconsciemment en lui la floraison"
La sculpture réalisée ici en bronze est encadrée de murs en béton armé restés bruts de décoffrage. A l'emplacement de la sculpture, un treillis de renfort permet de supporter un poids de 2 tonnes.  
Représentant Icare, ce monument a été inauguré le 7 mai 1967. Il porte une inscription de Paul Eluard : "Je suis né pour te connaître, pour te nommer : liberté".


Et dans ce quartier :

Le marché couvert de la Patte d'Oie

Actuellement marché hebdomadaire, les matins de mercredi, vendredi et dimanche, environ 50 exposants pour une surface estimée à 1 400 m2. La mairie voudrait le remplacer par un marché couvert beaucoup plus petit satisfaisant une autre clientèle. Il contribue aujourd'hui à nourrir toute une population dans ce quartier populaire.

La Poste

La Poste a toujours refusé de quitter les lieux, elle fonctionne très bien.

Les Bains Douches et la cuisine centrale

Un édifice communal détruit en 2010/2011 et vendu à France Pierre pour y construire des logements modernes sans qualité architecturale remarquable, la mixité sociale voulue par le renouvellement urbain est donc déjà présent dans ce quartier.
Le 27 février 1950 le conseil municipal approuve l'avant-projet dressé par l'architecte Jean Clabaux pour la construction d'un établissement de bains-douches sur un terrain communal au lieu-dit La Patte-d'oie, réservé au futur centre administratif de Vigneux. Mais, par délibération du 19 avril 1951, il décide de grouper la réalisation de ce bâtiment avec celui d'une cuisine centrale des cantines scolaires, donnant la possibilité de servir 200 repas par jour répartis dans les différents groupes scolaires de la ville. Le projet global est subventionné au titre de la tranche de démarrage du plan d'équipement national par décision du 15 octobre 1950. Le gros-oeuvre est exécuté en 1952 par l'entreprise Georges Coeur et Cie, à Paris, d'après les plans des architectes M. et J. Fildier.


Voici de quoi nous faire réfléchir sur l'avenir de ce quartier populaire qui mérite une attention particulière autant pour la mémoire du lieu et des résistants que pour le respect de ses habitants. Une histoire uniquement politique ? Comment éviter les pièges d'une politique de la ville qui ne trouverait pas de solutions et embarquerait ses habitants sur un navire à la dérive uniquement pour des raisons économiques et immobilières ? Devenir sachant, compétent et co-construire.

Pour mémoire : À partir de l’étude d’une table de quartier à Roubaix, cet article revient sur la façon discrète mais efficace avec laquelle les institutions, et en particulier les élus municipaux, tentent de contrecarrer l’organisation collective d’habitants mobilisés autour d’un projet de rénovation urbaine. Alors que les quartiers populaires sont souvent qualifiés de déserts politiques, cette expérience montre qu’il n’en est rien, mais que tout est fait pour empêcher la structuration de contre-pouvoirs à l’échelle locale. http://www.metropolitiques.eu/Une-repression-a-bas-bruit-Comment.html

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Le conseil citoyen, a priori le maire de notre commune aurait déjà mis en place des habitants au sein de ce conseil citoyen. Une rude bataille politique s'annonce ou peut être pas...

Photographies prises dans le quartier des Briques Rouges en Juillet 2015 :









Inauguration du Monument en l'honneur de la Résistance le 7 mai 1967


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